FACE A L’EXTRÊME-DROITE, L’ÉDUCATION DOIT RÉSISTER

Les résultats de l’extrême droite aux élections européennes sont alarmants. Force est de constater que les 7 ans de politique macroniste ont été un tremplin pour le Rassemblement National. À l'Université et dans les rues de Poitiers, les violences de groupuscules fascistes se sont multipliées depuis 3 ans.

Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, le RN pourrait y devenir majoritaire et diriger l’action du gouvernement avec un Premier ministre et des ministres de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Santé, etc... d’extrême droite. Un premier ministre d’extrême droite pourrait nommer préfet·es, procureur·es, recteur·rices, membres de la magistrature, redécouper la carte électorale…. Le Rassemblement National est un véritable danger pour la démocratie et notre société. SUD éducation et Recherche 86 appelle tous les personnels à agir pour empêcher le RN et ses alliés d’arriver au pouvoir et pour porter un projet positif pour l’avenir de notre société.

De manière générale, les propositions du RN contreviennent aux droits fondamentaux de l’enfant. En particulier, l’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école.

Contrairement à ce qu’elle prétend, elle est anti-laïque et ne rate jamais un vote en faveur de l’école privée confessionnelle. A l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a toujours refusé de voter pour un contrôle accru des écoles privées hors-contrat. Jamais le RN ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’école.

 

La mise en œuvre du programme du RN aurait des effets terribles sur l’École publique et nos conditions de travail :

  • Fin du collège unique, déjà mis à mal par le "choc des savoirs".
  • Fin de dédoublements de classes dans l’éducation prioritaire. Il est même question de mettre fin à l’éducation prioritaire, c’est-à-dire la suppression des quelques moyens affectés aux élèves des quartiers populaires les plus défavorisés.
  • Recentrage de l’école primaire sur Français / Mathématiques / Histoire de France (roman national de propagande).
  • 5 heures de cours par semaine en plus en primaire.
  • Instauration de sanctions-plancher qui devront être appliquées lors des conseils de discipline sous peine de sanctions contre l’encadrement des établissements.
  • Suppression des enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO).
  • Renforcement de l’exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant en matière politique, idéologique et religieuse vis-à-vis des élèves qui leur sont confiés.
  • Accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection en la matière, et obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l’encontre des encadrants.
  • Revalorisation du mérite dans le déroulement des carrières.
  • Renforcement de l’orientation vers l’apprentissage dès la cinquième.
  • Instauration d’un uniforme à l’école et au collège.
  • Suppression de postes d’administratifs et d’enseignants qui ne sont pas devant des élèves.
  • L'enseignement supérieur et la recherche, lieu d'élaboration des savoirs et de construction d'une pensée critique, seront aussi attaqués : menaces sur la liberté d'enseignement et de recherche, poursuite de la privatisation de l'enseignement supérieur, fin du fonctionnement collégial des universités, déjà grandement attaqués par le néolibéralisme macroniste, etc.

Derrière un discours prétendument social, le RN promeut une école dont les premières victimes seraient les enfants des classes populaires. Le RN à l’école, c’est en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme et le climatoscepticisme.

A rebours de ce que porte l’extrême droite, nous rappelons notre attachement au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir, partout, tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, aider à acquérir une véritable liberté de conscience, notamment par la construction de l’esprit critique, autour de savoirs scientifiquement validés.

Si le RN arrive au pouvoir, comment, nous, personnels de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur allons réagir ?

Nous devons anticiper et nous inspirer des luttes actuelles et passées qui choisissent la désobéissance, la résistance collective. Se syndiquer sera plus que vital afin de s’organiser, se soutenir, protéger nos étudiant·es et élèves et lutter contre le fascisme.

 

Dès maintenant, nous, SUD Éducation et Recherche 86, appelons à voter pour le Nouveau Front Populaire pour combattre l’extrême-droite et le néolibéralisme, responsable du chaos dans lequel nous sommes.

Quelle que soit l’issue du scrutin, la lutte ne se fait pas seulement par les urnes : le combat ne s’arrêtera pas là. Nous encourageons tous les individus à militer pour défendre la justice sociale, fiscale, féministe et écologiste.

 

 

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