Depuis plusieurs semaines, des collectifs de précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche se mobilisent à l’approche de la fin d’année universitaire. Dans une tribune publiée dans Le Monde, ces enseignant·es chercheur·es alertent sur les conditions de rémunération des vacataires. Le nombre de ces collègues, aux statuts et conditions de travail précaires, s'élève à près de 140 000 ayant soit le statut de chargé·e d'enseignement vacataire (CEV, 94 %) soit celui d'agent·e temporaire vacataire (ATV, 6 %). (source : note DGRH n°5 - mai 2022) Elles et ils font tourner l'enseignement supérieur en assurant près du quart des heures d’enseignement.
Avec les heures de préparation de cours et les corrections de copies, ces enseignant·es vacataires perçoivent une rémunération inférieure au SMIC horaire. Et, alors que le ministère inscrivait dans la Loi de Programmation de la Recherche la mensualisation effective de ces heures, dans de très nombreux établissements, ces heures sont payées plusieurs mois après avoir été effectuées.
Le collectif Vacataires.org, soutenu par plusieurs collectifs (Ancmsp, Mobilisations.org, RogueESR, Université Ouverte, CJC…) et élu-es a donc lancé une campagne appelant ces enseignant·es vacataires, l’ensemble des enseignant·es non-titulaires mais aussi les enseignant·es titulaires, à ne pas faire remonter les notes de leur enseignement afin de faire pression sur le Ministère et sur les établissements pour une augmentation de leur rémunération ainsi qu’une mensualisation effective. Dans plusieurs établissements, des dizaines de vacataires se sont d’ores et déjà regroupé-es à quelques jours de la remontée des notes.
SUD éducation et SUD Recherche soutiennent les revendications de ces collectifs : titularisation de toutes et tous les vacataires qui le souhaitent, revalorisation conséquente de leur rémunération, mensualisation réelle… Nous apportons aussi notre soutien aux mobilisations des personnels précaires avec les modalités qu'ils et elles se donneront pour construire le rapport de force dans les établissements. Dans leurs dernières bilatérales avec la DGRH ou la ministre Sylvie Retailleau, SUD éducation et Sud Recherche n’ont eu de cesse de porter ces revendications et l’expression de la colère des collègues précaires, qui portent la charge de maintenir le service public de l’enseignement supérieur dans des conditions de travail dégradées.